Un atelier mené par Gaëlle Hippolyte, Guillaume Pinard et Eva Taulois :
La genèse de l’atelier
Martha était la dernière tourte voyageuse/pigeon voyageur de son espèce.
“La tourte voyageuse est passée du statut d’oiseau le plus nombreux sur la planète à celui d’espèce disparue, en une seule génération d’hommes. Qu’un tel oiseau, qu’une telle ressource économique, qu’un tel phénomène biologique puisse disparaître si rapidement, nous enseigne qu’aucune espèce animale n’est en sécurité, même si nous agissons pour les conserver” The Guardian, Mark Avery, naturaliste
Martha est une figure allégorique. Le nom de cet atelier souligne notre désir de travailler au sein d’un groupe, d’un corps délibérant. C’est aussi le signe que la pratique d’atelier n’est pas un retirement mais plutôt l’endroit où l’on est en mesure de fixer son rapport au monde, de prendre position et tenter d’appréhender la place qu’occupent les artistes au sein des autres activités — c’est le lieu transitoire du spécifique au politique.
L’atelier MARTHA, qu’est-ce que c’est ?
Nous ne savons pas encore si cet atelier ressemblera à un vaisseau spatial, une grotte préhistorique, un sous-marin nucléaire, une machine à explorer le temps, le triste théâtre d’un fait-divers, une manufacture, un dancing, une cabane, un observatoire, le septième cercle de l’enfer, un hangar mal chauffé, etc. ; mais quel que sera son visage et le caractère de ses usages, la panse de ce vase verra s’accomplir toutes les métamorphoses de l’image.
Nous imaginons MARTHA comme un atelier qui privilégie une pédagogie basée sur l’expérience et la manipulation des formes. Un atelier qui a la volonté de décloisonner les questions théoriques et la pratique. Nous postulons que l’un est un outil indispensable pour l’autre. Le vaste ensemble des questions d’images, de lignes et de couleurs tient ici lieu de projet. Nous proposerons un ensemble de cours collectifs, de séminaires consacrés à l’image : avec des études attentives d’œuvres, des visites d’expositions, des diaporamas, des séances d’accrochages, des rencontres diverses et un accompagnement technique sur mesure. S’ajoute à cela un suivi des projets individuels.
Nous nous pencherons sur l’archivage méthodologique des recherches qui sont la base de toute forme artistique, sur la façon de les rendre visibles, autonomes et maniables. La diffusion et les questions éditoriales dans une vision élargie et transversale nous occuperont.
Nous encouragerons un travail oscillant entre des exercices élémentaires de l’apprentissage — dit classique — des techniques de représentation et les projets les plus expérimentaux. Entendez que les séances d’accrochages, les usages de l’espace d’exposition et les discussions collectives seront une part continue et indispensable de la pédagogie. Nous rappelons qu’aucune pratique n’est exclusive et que toute proposition s’appuyant et développant les questions d’images : installation, écriture, performance, relation image/objet, animation etc., est bienvenue.
Aucun savoir préalable n’est requis.
C’est où et avec qui ?
C’est un atelier annuel. MARTHA est fixe, située dans l’un des ateliers annexe de l’école pour les 35 étudiant·e·s du groupe.
C’est aussi une série d’intensifs répartis dans l’année scolaire pour les étudiant·e·s de 1re année (groupe A) et de 2e année Design dans les ateliers de l’école : 34 rue Hoche.
C’est une collaboration avec un groupe de l’option Design graphique. Des rendez-vous ponctuels mais diffus sur l’année, à l’annexe avec la complicité de Marie Proyart.
C’est pour qui ?
MARTHA s’appuie sur la transversalité et la polyvalence des groupes. Il est ouvert de la 1re à la 5e année pour un effectif de 35 étudiant·e·s de différentes options.