◊ Mercredi 7 février
◊ Auditorium de l’EESAB-site de Rennes
◊ Conférence ouverte à toustes, sans réservation, dans la limite des places disponibles
Conférence organisée par La Claque, comité de lutte et d’action intersectionnel de l’EESAB-site de Rennes
La conférence proposée examine les intersections entre les problématiques queer et écologiques à travers diverses perspectives disciplinaires et théoriques, et aux regards des luttes féministes et intersectionnelles.
Elle s’axe en particulier sur les dernières recherches en cours de l’artiste, nommées Weaving Mutation. A savoir, les recherches autour de la figure de l’araignée, des savoirs post humain·es, les questions d’hybridité et de mutation.
Weaving mutation est un cycle de recherche et de création autour de la figure de l’araignée. Cette figure se trouve aux croisements des questions sociales, anthropologiques, écologiques, créations de communs, questions de genre, d’archiectures, de gestes, de danses. Elle est riche de sens, ambivalente, considérée comme une représentation de mauvaise féminité, voire dangereuse, à la fois attrayante et repoussante.
L’araignée fait partie des puissances du seuil, dont elle partage l’ambivalence et la verticalité. Elle est maitresse des passages : malicieuse et insaisissable, elle se situe toujours dans l’entre-deux des mondes qu’elle met e rapport. A travers cette figure, les puissances de l’imagination et de la mémoire se combinent étroitement. Par sa toile, elle retient l’ensemble de ce qui a été, mais déroule aussi l’écheveau infini des versions possibles d’une histoire.
L’araignée secrète tout au long de son parcours une toile de sens. Elle symbolise la manière dont les choses dépendent les un·es des autres. Le geste du tissage, c’est un geste de rendre dépendant, de passer dessus dessous. La toile d’araignée, c’est un art de la co-dépendance enchevêtrée.
Proposer donc un travail de re-membrance iconographique, allant à rebours des conceptions essentialisantes des mythes, qui les assimilent à des formes de pensée figées transmises en héritage. La démarche de Mahé Cabel s’inscrit dans celle de la mythopoétique, qui consiste à historiciser et à analyser les mythes à travers leurs variations, leurs réinventions et leurs reconfigurations – dans une nécessite de multiplier les points de vue et de se réapproprier des histoires trop souvent construites et racontées conformément à la doxa patriarcale. Ainsi repérer les « pièges de la fausse objectivité » (Beauvoir) permettant d’offrir à ces mythes et figures d’autres possibilités d’existence.
Cette figure permettra d’aborder les questions de mutations de la manière de faire recherche, la mutation de ce qui « fait référence » en histoire de l’art, et comment penser des esthétiques d’émancipations? Ainsi que de de proposer des exemples d’interprétations queer et féministes des représentations de figures mythologiques dan les créations littéraires et artistiques (qu’elles soient cinématographiques, photographiques, théâtrales, plastiques, etc.)