« La Fenêtre Fraîche » est un espace d’exposition mis à disposition des étudiant·e·s et artistes invité·e·s dans le cadre de la plateforme NDE. Cette galerie se loge dans une fenêtre des ateliers techniques de l’école et dès la tombée de la nuit envoie des signes de la vitalité de l’art sur l’esplanade F. Mitterrand comme autant de bouteilles à la mer.
Pour le premier événement de l’année dans « la Fenêtre Fraîche », nous avons le plaisir d’accueillir Rémi Daumesnil, étudiant en 3e année.
Son exposition qui a pour titre « Monster Inc. » a lieu du 19 octobre au 19 novembre. Elle s’inscrit dans cette suite d’interventions qui depuis 5 ans aborde les héritages de la modernité et leurs possibles prolongements dans une école d’art.
Ce projet se donne en écho à l’exposition voisine des étudiant·e·s diplômé·e·s au RDC de l’école. Par un désir facétieux il renvoie la balle à une exposition qui vient clore cinq années d’études et qui aborde les questionnements d’une génération qui s’ouvre au monde alors que le monde entier est paralysé, sous le coup de couvre-feux et de restrictions en tout genre. Ainsi les pièces de Rémi mettent en contact, par un ping-pong sémantique, plusieurs imaginaires liés aux préoccupations de ces jeunes gens et que la mode, la morale et les passions entretiennent avec notre époque incertaine. Elles font se rencontrer les performances sportives sous anabolisants à l’ère des paris truqués, l‘univers graphique féroce des boissons énergisantes, les figures de mâles blancs dominants de plus de 50 ans auxquelles plus personne de moins de 50 ans et plus grand monde de plus de 50 ans ne peuvent s’identifier. Elles font dans le sillage des vagues successives des dénonciations des impensés de cet ancien monde, émerger avec réjouissance les nouveaux paradigmes d’une époque qui se réinvente par les questionnements d’une jeunesse qui dit haut et fort ce qui aujourd’hui ne peut plus être acceptable, ce qui aujourd’hui se doit d’être repensé.
Se joue alors depuis cette fenêtre/interface logée entre l’intimité et la bienveillance protectrice de l’école et cet espace public des devenirs à habiter, les projets d’une génération qui doit faire face aux incertitudes d’un monde qu’il est urgent de réinvestir de nouveaux imaginaires collectifs. Des imaginaires que nous avons la chance d’accompagner dans les écoles d’art, ces hétérotopies nécessaires qui telles des laboratoires de recherche nous permettent d’envisager avec joies nos futurs. Oui avec la joie certaine de savoir que ces recherches sont mues par la seule nécessité des langages de l’art et avec la joie elle aussi certaine de savoir que les futurs sont pensés ici avec toutes les nuances que bien souvent les langages défaits des mots peuvent articuler avec délicatesse. Car représenter c’est penser et parfois même panser le monde.
Du 19 octobre au 19 novembre 2020.